Dans les jardins familiaux, la question revient souvent : comment Ă©loigner les crapauds sans abĂźmer ni la nature, ni lâambiance du lieuâŻ? Entre croyances anciennes, astuces de voisinage et conseils plus ou moins fiables trouvĂ©s en ligne, lâusage du sel est rĂ©guliĂšrement citĂ© comme une solution « simple ». Pourtant, dĂšs quâon observe concrĂštement ce que le sel provoque sur un sol vivant et sur un amphibien, le tableau change complĂštement. Lâobjectif nâest pas de dramatiser, mais de remettre du bon sens et des gestes responsables au cĆur de la gestion du jardin.
Un habitat agrĂ©able ne se rĂ©sume pas aux murs de la maison. Il inclut le potager, la terrasse, les haies, les coins dâombre oĂč se cachent insectes, oiseaux⊠et crapauds. Ces animaux, parfois jugĂ©s disgracieux, sont pourtant des alliĂ©s prĂ©cieux contre de nombreux indĂ©sirables. PlutĂŽt que dâutiliser des mĂ©thodes radicales, il est possible de rĂ©orienter leur prĂ©sence, de rendre certaines zones moins attractives, tout en protĂ©geant lâĂ©quilibre global du terrain. Les approches douces, les amĂ©nagements rĂ©flĂ©chis et quelques rĂ©pulsifs naturels bien choisis permettent une cohabitation apaisĂ©e, sans cruautĂ© ni produits agressifs. Ce texte propose une vision mĂ©thodique : comprendre, Ă©viter le sel, puis agir avec des solutions concrĂštes, testĂ©es et compatibles avec une maison oĂč lâon vit bien, dedans comme dehors.
| Envie de mieux vivre l’habitat ? VoilĂ ce qu’il faut retenir : |
|---|
| â Le sel nâest pas un simple rĂ©pulsif : il brĂ»le et tue les crapauds đ§ |
| â Un jardin moins humide, mieux rangĂ©, attire beaucoup moins les amphibiens đż |
| â BarriĂšres physiques, plantes aromatiques et marc de cafĂ© offrent des solutions respectueuses đ§ |
| â Penser « Ă©cosystĂšme » plutĂŽt que « extermination » protĂšge aussi vos plantes et auxiliaires đ |
- đ± Comprendre dâabord le rĂŽle des crapauds avant de vouloir les chasser.
- đ§ Bannir lâutilisation du sel, nocive pour les animaux et le sol.
- đȘ Miser sur les barriĂšres physiques et lâamĂ©nagement du jardin.
- đ Utiliser des rĂ©pulsifs naturels ciblĂ©s et non cruels.
- đ Adopter une vision globale de lâĂ©cosystĂšme, de la terrasse aux haies.
Comprendre pourquoi les crapauds sâinstallent prĂšs de la maison avant de penser au sel
Pour savoir comment Ă©loigner les crapauds, il est essentiel de comprendre ce qui les attire. Dans la maison de Sophie et Marc, par exemple, les amphibiens apparaissaient chaque soir prĂšs de la terrasse. En observant, ils ont rapidement repĂ©rĂ© les Ă©lĂ©ments qui rendaient le lieu particuliĂšrement sĂ©duisant : un arrosage gĂ©nĂ©reux du gazon, un vieux tas de feuilles sous la haie, et un Ă©clairage extĂ©rieur attirant une nuĂ©e dâinsectes.
Les crapauds recherchent trois choses : lâhumiditĂ©, la nourriture et les cachettes. Un jardin qui cumule ces conditions devient pour eux une sorte dâhĂŽtel quatre Ă©toiles. Ils se rĂ©fugient le jour dans les zones fraĂźches et sombres (tas de bois, bordures hautes, dessous de bacs, compost), puis sortent la nuit pour chasser limaces, insectes et vers. Cette activitĂ© nocturne est un atout pour le potager, car ces amphibiens se nourrissent justement dâune partie des ravageurs qui abĂźment les plantations.
Il ne faut pas oublier que, tout comme la lutte contre les insectes, la gestion de la faune du jardin forme un ensemble. De la mĂȘme façon quâon va chercher des solutions naturelles pour stopper les moucherons dans la cuisine sans saturer lâair de produits toxiques, on peut rĂ©guler la prĂ©sence de crapauds sans brutalitĂ©. LâidĂ©e est dâagir sur le dĂ©cor plutĂŽt que sur lâanimal lui-mĂȘme.
Dans cette logique, quelques réflexes sont précieux pour identifier les « zones à crapauds » :
- đ§ PrĂ©sence dâeau stagnante (soucoupes, vieux seaux, bassins mal entretenus).
- đ Accumulation de feuilles, de tas de bois ou de dĂ©bris de chantier.
- đ Coins trĂšs ombragĂ©s, peu ventilĂ©s, prĂšs de murs ou de clĂŽtures.
- đȘ° Forte concentration dâinsectes attirĂ©s par des luminaires extĂ©rieurs.
Ce diagnostic de dĂ©part permet ensuite de choisir les bonnes actions : dĂ©placer un compost, modifier un arrosage, revoir un Ă©clairage. Un peu comme lorsquâon apprend Ă reconnaĂźtre les signes de la prĂ©sence dâautres animaux â par exemple grĂące Ă un guide pour savoir si une trace est une crottes de renard ou celles dâun autre visiteur nocturne â, apprendre le comportement des crapauds aide Ă rĂ©agir calmement et efficacement.
Pour visualiser ces principaux facteurs dâattraction, un tableau synthĂ©tique reste trĂšs utile.
| Facteur dâattraction đž | Pourquoi les crapauds adorent â€ïž | Geste simple pour limiter â |
|---|---|---|
| Zones trĂšs humides | Hydratation facile, peau protĂ©gĂ©e de la dĂ©shydratation | Optimiser le drainage, rĂ©duire lâarrosage de surface |
| Feuilles, bois, débris | Cachettes fraßches pour la journée | Ranger, broyer, composter plus loin de la maison |
| LumiĂšres nocturnes | Beaucoup dâinsectes proies autour des spots | Installer des dĂ©tecteurs de mouvement, rĂ©duire lâintensitĂ© |
| Bassins et flaques | Sites de reproduction idĂ©als | Limiter les eaux stagnantes, entretenir les points dâeau |
Comprendre ces Ă©lĂ©ments, câest dĂ©jĂ commencer Ă agir, et Ă prĂ©parer le terrain pour des solutions sans sel, plus respectueuses et plus durables.

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Pourquoi le sel comme répulsif contre les crapauds est une fausse bonne idée
LâidĂ©e dâutiliser le sel vient souvent dâune intuition simple : « le sel dessĂšche, donc ça va les faire fuir ». Dans la rĂ©alitĂ©, le sel ne se contente pas de gĂȘner un crapaud, il lâagresse. La peau dâun amphibien est extrĂȘmement permĂ©able : câest par elle quâil Ă©change une partie de son eau et de ses ions avec son environnement. ExposĂ© Ă une grande quantitĂ© de sel, lâanimal subit une dĂ©shydratation rapide, des brĂ»lures, et un dĂ©sĂ©quilibre interne qui peut ĂȘtre fatal.
Sur le terrain, cela se traduit par des crapauds visiblement brĂ»lĂ©s, incapables de se dĂ©placer, parfois agonisants. Parler de simple « rĂ©pulsif » est donc trompeur : le sel se comporte comme un poison. Câest un peu le mĂȘme Ă©cart que lâon observe entre une solution durable et un traitement trop radical contre un ravageur : les produits cousus main sont moins rapides, mais infiniment plus respectueux. Lorsquâil sâagit dâanimaux utiles, comme les amphibiens, cette nuance est essentielle.
Lâimpact du sel ne sâarrĂȘte pas Ă lâanimal visĂ©. Une fois rĂ©pandu au sol, notamment prĂšs de la maison, il sâinfiltre peu Ă peu :
- đ± Dans la terre, oĂč il modifie la structure et rend certaines plantes plus fragiles.
- đȘ± Dans lâhabitat des vers de terre, insectes auxiliaires et micro-organismes.
- đŠ Vers les nappes phrĂ©atiques et les fossĂ©s, oĂč il perturbe aussi la faune aquatique.
On retrouve ici les mĂȘmes problĂ©matiques que pour dâautres polluants domestiques. De la mĂȘme maniĂšre quâun insecticide mal choisi pour lutter contre un cafard dans le jardin peut impacter tout un petit Ă©cosystĂšme, le sel agit sans discernement. MĂȘme Ă faible dose, la rĂ©pĂ©tition des apports finit par poser problĂšme.
Les Ă©tudes sur les amphibiens ont dâailleurs montrĂ© que des concentrations de sel modestes dans lâeau peuvent provoquer une mortalitĂ© importante chez les tĂȘtards. Autrement dit, lâusage massif du sel dans un quartier peut, Ă terme, faire chuter les populations locales dâamphibiens, pourtant prĂ©cieux pour la rĂ©gulation naturelle des moustiques, mouches et colĂ©optĂšres.
Pour comparer la perception du sel avec sa réalité écologique, un tableau simple permet de remettre les choses à plat.
| IdĂ©e reçue sur le sel đ§ | RĂ©alitĂ© sur le terrain đ | ConsĂ©quence principale â ïž |
|---|---|---|
| « Ăa les fait juste fuir » | Provoque brĂ»lures et dĂ©shydratation sĂ©vĂšre | Souffrance animale, mortalitĂ© des crapauds |
| « Câest naturel, donc sans danger » | Le sel en excĂšs stĂ©rilise le sol | Plantes affaiblies, biodiversitĂ© en baisse |
| « Ăa reste Ă lâendroit oĂč on le met » | Le sel migre avec lâeau de pluie | Pollution des eaux de surface et souterraines |
| « Solution simple et dĂ©finitive » | NĂ©cessite de renouveler rĂ©guliĂšrement | Accumulation progressive dans lâenvironnement |
PlutĂŽt que de verser du sel, il est donc plus cohĂ©rent de revoir lâamĂ©nagement et dâadopter des solutions prĂ©ventives. Cette logique rejoint les approches recommandĂ©es pour dâautres nuisibles extĂ©rieurs : par exemple, plutĂŽt que de rĂ©pandre des produits agressifs contre les insectes, on peut chercher des solutions respectueuses pour Ă©liminer une puce au jardin ou identifier les espĂšces rĂ©ellement problĂ©matiques.
Retenir que le sel nâest pas un rĂ©pulsif mais un agent destructeur change totalement le regard sur la gestion des crapauds : la prioritĂ© devient de les dĂ©tourner, pas de les abĂźmer.
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Adapter le jardin : rendre lâenvironnement moins attirant pour les crapauds sans sel
La mĂ©thode la plus efficace â et la plus douce â pour limiter la prĂ©sence de crapauds consiste Ă rendre le jardin un peu moins accueillant pour eux, tout en restant agrĂ©able pour les habitants humains. Cela ne veut pas dire transformer le terrain en dĂ©sert minĂ©ral, mais ajuster quelques paramĂštres clĂ©s : humiditĂ©, cachettes, accĂšs Ă lâeau et lumiĂšre.
Dans le jardin de Sophie et Marc, lâaction a commencĂ© par un grand tri. Le tas de feuilles contre le mur de la maison a Ă©tĂ© broyĂ© et dĂ©placĂ© au fond du terrain. Le vieux bac de compost, posĂ© directement sur la terre, a Ă©tĂ© installĂ© Ă distance de la terrasse. Ces gestes ont transformĂ© des zones de repos parfaites en espaces plus ouverts, moins confortables pour les amphibiens, tout en conservant une logique Ă©cologique de recyclage des dĂ©chets verts.
Quelques pistes pratiques, faciles Ă mettre en place :
- đ§č Entretenir rĂ©guliĂšrement les bordures, enlever les amas de feuilles et de branches.
- đ§ VĂ©rifier le drainage prĂšs des allĂ©es et terrasses, combler les cuvettes qui retiennent lâeau.
- đż PrivilĂ©gier un arrosage localisĂ© (goutte-Ă -goutte, arrosage au pied) plutĂŽt quâune pluie gĂ©nĂ©rale.
- đ« Ăviter de laisser traĂźner des bacs, seaux ou jouets qui collectent lâeau de pluie.
- đ Regrouper les zones « sauvages » (bois, compost) plus loin de la maison.
Ce travail de fond sâinscrit dans une approche plus large de lâentretien. Beaucoup de familles qui se penchent sur ces questions cherchent dâailleurs aussi Ă mieux gĂ©rer dâautres invitĂ©s, comme certains colĂ©optĂšres ou insectes. Les informations disponibles sur des nuisibles spĂ©cifiques â par exemple le stegobium paniceum en intĂ©rieur â montrent bien lâimportance de comprendre, avant de traiter.
Pour aider Ă visualiser les actions Ă mener, un tableau peut servir de check-list simple Ă parcourir au fil des saisons.
| Zone du jardin đż | ProblĂšme frĂ©quent pour les crapauds đž | Ajustement recommandĂ© â |
|---|---|---|
| Au pied des haies | Tas de feuilles, branches, humidité permanente | Nettoyer deux fois par an, laisser quelques refuges plus loin |
| Terrasse et pourtour de maison | Flaques dâeau, objets abandonnĂ©s, joints mal drainĂ©s | RĂ©nover les pentes, ranger les contenants, contrĂŽler les Ă©coulements |
| Potager | Arrosage abondant, paillage trop dense | Passer au goutte-à -goutte, alléger le paillage au contact des murs |
| Zone de jeu des enfants | Petites piscines, jouets remplis de pluie | Vider aprĂšs usage, stocker Ă lâabri |
Cette approche progressive demande un peu de patience, comme toutes les stratĂ©gies naturelles. Elle permet cependant dâobtenir un rĂ©sultat tangible sans perturber la vie du sol. Et pour les maisons situĂ©es en lotissement ou en zone plus dense, cette rĂ©flexion peut se combiner Ă dâautres enjeux, comme lâoptimisation des espaces extĂ©rieurs ou le choix de matĂ©riaux permĂ©ables â un sujet que de nombreux guides abordent aussi lorsquâil sâagit de dĂ©finir les zones Ă Ă©viter pour certains amĂ©nagements.
Un jardin légÚrement moins humide, mieux organisé, devient automatiquement moins intéressant pour les crapauds, sans rien perdre de son charme pour ceux qui y vivent au quotidien.
Utiliser des répulsifs naturels plutÎt que le sel pour éloigner les crapauds
Une fois le jardin rĂ©amĂ©nagĂ©, il reste parfois quelques « points chauds » oĂč les crapauds aiment encore se faufiler : une marche, un seuil, un massif prĂšs de la terrasse. PlutĂŽt que de revenir Ă la tentation du sel, il est possible dâutiliser des rĂ©pulsifs naturels doux, qui visent Ă gĂȘner lâanimal sans lâabĂźmer. Lâobjectif est de lâinciter Ă choisir un autre secteur, pas de lâattaquer.
Plusieurs pistes fonctionnent bien dans ce cadre :
- â Marc de cafĂ© : disposĂ© en fine couche autour dâune marche ou dâun passage, il crĂ©e une zone au toucher et Ă lâodeur peu agrĂ©able pour les crapauds.
- đ Ăcorces dâagrumes (citron, orange) : leurs essences semblent les dĂ©ranger, tout en parfumant le jardin.
- đ Vinaigre diluĂ© : une part de vinaigre pour dix parts dâeau, pulvĂ©risĂ©e sur le sol (jamais directement sur lâanimal), agit comme un signal olfactif dissuasif.
- đż Plantes aromatiques : lavande, romarin, menthe poivrĂ©e, citronnelle, disposĂ©es en bordure.
Ces gestes restent ponctuels et doivent ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans une vision globale. Ă la façon dont on va privilĂ©gier des solutions mĂ©caniques ou naturelles pour limiter un cafard noir au jardin, il sâagit de choisir le moindre impact possible sur lâenvironnement, sans nourrir lâillusion dâun produit miracle.
Pour comparer rapidement ces options, le tableau suivant récapitule leurs atouts et leurs limites.
| RĂ©pulsif naturel đ± | Mode dâaction đ§© | Zones idĂ©ales dâusage đ | PrĂ©cautions â ïž |
|---|---|---|---|
| Marc de cafĂ© â | BarriĂšre olfactive et tactile | Autour des marches, pots, terrasses | Renouveler rĂ©guliĂšrement, ne pas en mettre en couche Ă©paisse |
| Ăcorces dâagrumes đ | Odeur peu apprĂ©ciĂ©e des crapauds | Au pied des massifs, prĂšs des seuils | Remplacer quand elles se dĂ©composent |
| Vinaigre diluĂ© đ§Ž | Odeur dissuasive courte durĂ©e | Sol, allĂ©es, zones minĂ©rales | Ne pas pulvĂ©riser sur les plantes fragiles ni sur lâanimal |
| Plantes aromatiques đż | Barrieres odorantes durables | Tour de terrasse, bordures de massifs | PrĂ©voir un entretien rĂ©gulier pour conserver leur densitĂ© |
Ces solutions ne transforment pas un jardin en forteresse hermétique, mais elles créent des zones de moindre confort pour les crapauds. Associées à un entretien soigné et à un éclairage plus discret, elles suffisent souvent à limiter trÚs nettement les visites nocturnes à proximité immédiate de la maison.
La clĂ© est de rester cohĂ©rent : un rĂ©pulsif naturel nâaura du sens que sâil sâinscrit dans une dĂ©marche dâensemble. Câest la mĂȘme logique qui sâapplique lorsquâon dĂ©cide de gĂ©rer les nuisibles du jardin avec un minimum de chimie : lâĂ©quilibre global compte plus que lâeffet choc dâun produit isolĂ©.
En pratique, une simple habitude peut servir de repĂšre : dĂšs quâune solution semble trop radicale ou trop immĂ©diate, elle mĂ©rite dâĂȘtre questionnĂ©e. Le sel en est lâexemple parfait. Ă lâinverse, les mĂ©thodes douces demandent parfois un peu plus de temps, mais elles respectent ce qui fait la beautĂ© dâun jardin : la vie qui sây dĂ©veloppe.
BarriÚres physiques et aménagements intelligents pour guider les crapauds ailleurs
Une autre famille de solutions, souvent sous-estimĂ©e, consiste Ă recourir aux barriĂšres physiques. LâidĂ©e est simple : plutĂŽt que dâattaquer lâanimal, on lui rend simplement le passage plus difficile vers les zones sensibles. Câest une stratĂ©gie qui rappelle ce que lâon met en place pour certains insectes ou petits animaux : filets, grillages, bordures.
Dans de nombreux jardins, quelques dizaines de centimĂštres de diffĂ©rence suffisent. Un grillage fin, lĂ©gĂšrement enterrĂ©, placĂ© autour dâun potager ou le long de la terrasse, peut dissuader efficacement les crapauds de franchir cette limite. Ils chercheront alors dâautres zones, plus faciles dâaccĂšs, souvent plus Ă©loignĂ©es de la maison.
Les bonnes pratiques Ă retenir :
- đȘ” Installer des bordures en bois ou mĂ©tal de 20 Ă 30 cm de haut.
- đłïž Enterrer 10 Ă 15 cm de cette bordure pour empĂȘcher le passage par-dessous.
- 𧱠Utiliser un grillage galvanisé à mailles fines autour des zones à protéger.
- đ¶ CrĂ©er des « couloirs » de circulation qui orientent les crapauds vers des coins plus appropriĂ©s du jardin.
Pour les familles qui souhaitent conserver une zone plus sauvage, cette technique permet de faire cohabiter deux ambiances : un espace trĂšs domestiquĂ© proche de la maison, et un secteur plus naturel en pĂ©riphĂ©rie, oĂč crapauds et autres auxiliaires peuvent sâinstaller tranquillement.
Ă lâĂšre oĂč lâon sâintĂ©resse de plus en plus aux matĂ©riaux et aux dĂ©tails techniques â que lâon parle de drainage, de façades ou de traitement des nuisibles â ce type de solution offre un bon compromis entre esthĂ©tique et efficacitĂ©. Câest la mĂȘme logique dâarbitrage que celle quâon retrouve quand on cherche des solutions pour limiter la prĂ©sence de certains insectes ou rongeurs : choisir les dispositifs qui protĂšgent⊠sans dĂ©truire.
Un tableau permet de comparer rapidement quelques options de barriĂšres et leur effet sur la circulation des amphibiens.
| Type de barriĂšre đ§± | EfficacitĂ© vis-Ă -vis des crapauds đž | OĂč lâinstaller idĂ©alement đ | Points forts đ |
|---|---|---|---|
| Bordure bois/métal | Bonne si hauteur > 20 cm | Pourtour de terrasse, allées | Esthétique, durable, facile à intégrer |
| Grillage à mailles fines | TrÚs bonne si partiellement enterré | Autour du potager, zones sensibles | Protection efficace, modulable |
| Galets ou gravier concassé | Moyenne, surface peu agréable à franchir | Devant les seuils, bases de murs | Facile à mettre en place, drainage amélioré |
| Paillage de copeaux de cÚdre | Correcte, texture dissuasive | Pieds de haies, massifs proches de la maison | Esthétique, odeur agréable pour les humains |
En combinant ces Ă©lĂ©ments avec les rĂ©pulsifs naturels et les ajustements dâarrosage, il devient possible de garder une maison et un jardin agrĂ©ables Ă vivre, sans avoir recours au sel. Le fil conducteur reste le mĂȘme : guidage, pas agression. Câest cette philosophie qui permet de concilier confort des habitants et respect du vivant, jusquâaux plus petits habitants discrets du jardin.
Le sel éloigne-t-il vraiment les crapauds sans les tuer ?
Non. UtilisĂ© contre les crapauds, le sel ne se contente pas de les gĂȘner : il provoque des brĂ»lures de la peau, une forte dĂ©shydratation et peut rapidement entraĂźner la mort de lâanimal. On ne parle donc pas dâun simple rĂ©pulsif, mais dâune mĂ©thode cruelle et nocive, Ă Ă©viter absolument si lâon souhaite rester cohĂ©rent avec une dĂ©marche de jardinage respectueuse.
Quels sont les meilleurs répulsifs naturels pour éloigner les crapauds ?
Les solutions les plus respectueuses reposent sur le marc de cafĂ©, les Ă©corces dâagrumes, un peu de vinaigre diluĂ© pulvĂ©risĂ© sur le sol (jamais sur lâanimal) et des plantes aromatiques comme la lavande, la menthe poivrĂ©e, le romarin ou la citronnelle. CombinĂ©es, ces options rendent certains passages moins attractifs tout en restant compatibles avec un jardin vivant.
Comment éviter que les crapauds viennent sur la terrasse le soir ?
Il est utile de rĂ©duire les sources dâhumiditĂ© autour de la terrasse, de vĂ©rifier quâaucune eau ne stagne, de ranger les objets qui collectent la pluie et dâinstaller un Ă©clairage plus doux ou avec dĂ©tecteur de mouvement pour limiter lâafflux dâinsectes. En complĂ©ment, un cordon de marc de cafĂ© ou de plantes aromatiques peut dissuader les crapauds de sâapprocher trop prĂšs de la maison.
Les crapauds sont-ils vraiment utiles au jardin ?
Oui, les crapauds jouent un rĂŽle important dans lâĂ©quilibre du jardin. Ils se nourrissent de nombreux insectes et petits invertĂ©brĂ©s, notamment des limaces, certains colĂ©optĂšres et divers ravageurs du potager. Les Ă©liminer massivement avec du sel reviendrait Ă se priver dâalliĂ©s naturels, au profit de solutions plus coĂ»teuses et plus agressives pour gĂ©rer les nuisibles.
Que faire si la présence de crapauds devient vraiment trop importante ?
Si les crapauds sont trĂšs nombreux, il est conseillĂ© de revoir lâamĂ©nagement (moins de zones humides, tri des tas de feuilles, modification de lâĂ©clairage) et de poser des barriĂšres physiques autour des zones sensibles. Il est aussi possible de dĂ©placer doucement les individus vers un secteur plus Ă©loignĂ© et plus adaptĂ© du jardin. En gardant une approche progressive et non violente, la situation se rĂ©gule gĂ©nĂ©ralement sans avoir recours Ă des mĂ©thodes destructrices comme le sel.


C’est super utile! J’adore les conseils pratiques pour garder notre jardin en harmonie avec la nature.
Il est essentiel de respecter la nature tout en prenant soin de notre jardin. Chaque créature compte !
Super article, Claire ! Je n’aurais jamais imaginĂ© que le sel pouvait ĂȘtre si destructeur !